dimanche 4 janvier 2009

Le monde de Pan

" [...] Plus d’une fois, elle avait échappé aux satyres qui la poursuivaient et aux dieux qui hantent les forêts ombreuses et les grasses campagnes. [...]

Il restait aux dieux à relater le discours de Pan, et le dédain de la nymphe pour ses prières et sa fuite à travers champs, jusqu’à ce qu’elle arrive au bord sablonneux du paisible Ladon; là, les eaux arrêtant sa course, elle avait prié ses sœurs liquides de la métamorphoser.

Pan croyait déjà Syrinx à sa merci, mais dans ses mains il ne saisit que des roseaux du marais et non le corps de la nymphe.

Et tandis qu’il pousse des soupirs, l’air qu’il a déplacé à travers les roseaux produit un son léger, une sorte de plainte.

Séduit par cette nouveauté et la douceur de cette mélodie, Pan dit : « Pour moi, cela restera un moyen de converser avec toi ». Et ainsi grâce à des roseaux inégaux reliés entre eux par un joint de cire, il perpétua le nom de la jeune fille." (Ovide - Les Métamorphoses)

C'est à partir de ce texte que l'on a attribué à Pan (et/ou à travers lui à la Grèce Antique) l'invention de la flûte de Pan.

On trouve cependant des traces de ce type de flûtes dès la préhistoire. Les plus anciennes ayant été trouvées en Europe dans une nécropole d'Ukraine datée de 2000 ans av J-C; chacune de ces flûtes est composée de 7 à 8 tuyaux en os creux d'oiseau.

La flûte de Pan est présente aux quatre coins du monde:

 Lorsqu'on l'évoque, on pense aux Andes: Sous le terme espagnol de zampoñas, c'est une large gamme d'instruments qui sont déclinés sous autant d'appellations quéchuas. Pour exemple, la famille des sikus se décline, de la plus petite (la plus aigüe, donc, jusqu'à 15cm) à la plus grande (la plus grave, 1.2m et jusqu'à 2m) en chulis, sikus, sanka et toyos. Ces flûtes sont de doubles radeaux ligaturés entre eux. On trouve également le rondador, aux tuyaux irréguliers, et l'antara, simple radeau à plat ou courbe.
F63, 64 et 65 - Sikus - Colombie










En Europe, la flûte de Pan était répendue partout durant le Moyen-Âge, sous le nom de frestel. Actuellement, elle subsiste en Roumanie, avec le nay popularisé par Ghorghe Zamfir et en Italie, dans la région de Lombardie, avec la firlinfeu, gratamuson en dialecte (gratte-museau), dont les plus grandes atteignent 1.2m.
F57 - Nay - Roumanie - 28.5x33cm








L'Asie présente également beaucoup d'instruments, de la chine, avec la paixiao, et le Japon jusqu'à la Thaïlande. A noter qu'en Asie du sud-est, on trouve des flûtes de Pan circulaires, ou en faisceaux (cfr F120).

La Mélanésie présente une culture séculaire liée à la flûte de Pan, notamment dans les Îles Salomon, chez les 'Are-'Are. On y trouve des flûtes formées par plusieurs "radeaux" ligaturés entre eux, mais également des flûtes en faisceaux. Je recommande chaudement la lecture de "Écoute le bambou qui pleure", recueil de récits de musiciens des Îles Salomon par l'ethnomusicologue Hugo Zemp, chez Gallimard.











F56 - Nay - Roumanie (Cuj) - 33.5x33cm
Chaque tuyau est accordable grâce au fond mobile dont on fait varier la hauteur à l'aide d'une tige métallique et un petit marteau.




F 59 - Allemagne - 36x40cm




F62 - Rondador - Pérou - 18x18cm




F82 - Antara - Chili - 65x50cm






F119 - Thaïlande - 29x13cm












F120 - Voh - Thaïlande - Flûte de Pan en faisceau - 31cm


















Sources: Wikipédia


1 commentaire:

Firefox59 a dit…

J'adore la flute de Pan. Tes présentations sont toujours aussi bien... Y'a pas ça c'est de la passion...

A bientôt où tu sais...