dimanche 28 décembre 2014

2015

! BONNE ET HEUREUSE ANNÉE 2015 !




Une fin d'année, c'est souvent le moment des bilans :


Au cours de l'année 2014, ma collection s’est vue enrichie de pas moins de 54 pièces ! Parmi ces acquisitions, il y a une vingtaine de dons et cadeaux, ainsi que ma première véritable réalisation, le low whistle issu du stage suivi au Mans au printemps dernier. Une des acquisitions faites en brocante – une kora traditionnelle - ne figure pas encore dans les pages du Musée car elle nécessite de trop grosses interventions de restauration. Cette année a été particulièrement fidèle à l’esprit initial de ma collection : les instruments dont j’ai personnellement fait l’acquisition sont pour la plus grande majorité des instruments à vent !

Inventaire des collections du musée :


362 instruments de musique (Y a-t-il un médecin dans la salle?)
Flûtes : 213 (23 entrées en 2014, dont beaucoup de flûtes obliques)
Anches simples : 33 (5 entrées en 2014)
Anches doubles : 14 (4 entrées en 2014, dont un duduk, enfin!)
Cuivres et trompes : 11 (1 entrée en 2014)
Cordes : 29 (8 entrées en 2014)
Guimbardes : 14 (1 entrée en 2014)
Percussions : 37 (9 entrées en 2014, mais une perte)
Jouets et miniatures : 11 (3 entrées en 2014)

Fréquentation du musée en 2014 : 


L’outil statistique de Blogger ne permettant pas d’obtenir une grille des visites annuelles, je me suis attelé cette année à en faire le compte quotidien. C’est un peu fou et contraignant, je ne recommencerai pas, mais ça m’aura permis d’avoir une idée relativement précise du succès de mon blog. Les limites de l’outil font que seuls les dix premiers pays, par ordre de fréquentation, sont retenus pour chaque période (quotidienne, hebdomadaire, mensuelle ou pour la période entière depuis la création du blog). Les résultats les plus précis sont donc à rechercher quotidiennement.
Quoi qu’il en soit, la consultation des stats m’aura offert de belles surprises :
Le total des fréquentations de l’année s’élève à 12069 visites, provenant de pas moins de 82 pays des cinq continents. Parmi les plus présents, il y a bien sûr la France et la Belgique, où j’ai famille et nombre d’amis, mais plus étonnante est la présence, directement derrière, des États-Unis et de la Russie !! Deux pays non francophones dans le quartet de tête qui totalisent tout de même 2130 consultations sur l’année (moyenne de 130/mois pour les USA, et 47, 5/mois pour la Russie). Je salue amicalement, au passage, l’administrateur et les membres d'un forum russe consacré aux flûtes qui consultent régulièrement mes pages.

Je remercie évidemment les amis, collègues et membres de ma famille qui m'ont offert de belles pièces - Sabine, au passage! - ainsi que toi, lecteur toujours plus nombreux, qui fait vivre ce blog.

A très vite!


mardi 2 décembre 2014

Entre Buda et Pest


Ça y est, je l'ai enfin fait! Un premier voyage qui me permet d'ouvrir un premier carnet.



Art Nouveau : Le hall de l'hôtel Gellert et ses bains

Budapest, c’est évidemment le Danube qui sépare Buda marquée par ses reliefs, et Pest uniformément plate. C’est une ville-musée en mesure de rivaliser avec Paris pour le titre de ville-lumière. C’est le plaisir des yeux pour celui qui aime les belles pierres et l’architecture : de la Citadelle au Parlement, en passant par le Palais Royal, entre les styles Haussmann, néoclassique ou les immeubles et monuments staliniens, tu ne sauras pas où donner de la tête !
Parmi les styles architecturaux, il y a mon favori : l’Art Nouveau ! Appelé là-bas "Sécession", il est magnifiquement représenté par le musée des Arts décoratifs, l’hôtel Gellert et ses thermes, l’hôtel Gresham ou encore la Maison Bedö (Bedö Ház) – musée dans lequel on s’installe confortablement dans des salons d’époque pour boire un café – et tant d’autres immeubles dans des états de restauration variables, car…



Art Nouveau : La Villá Bállás, aujourd'hui et jadis

...Budapest, ce sont aussi des contrastes à chaque coin de rues : les bâtiments richement restaurés et entretenus côtoient les chancres urbains aux murs en décomposition. Quelle tristesse, par exemple, de contempler les dégâts du temps sur la Villa Bálá, autre représentant jadis illustre de l’Art Nouveau.

Bedö Ház et ses salons
Szentgellert sur les flanc du mont portant son nom
Le château royal

Le parlement hongrois


Art Nouveau : Le musée des Arts Décoratifs
Budapest, ce sont des musées dans chaque quartier : beaucoup de musées consacrés aux Arts (peinture, sculpture, photographie et musique) mais également à l’Histoire (la Maison de la Terreur, à ne louper sous aucun prétexte à condition de ne pas être trop sensible) et aux sciences et progrès (le musée des Transports!).


La maison de la Terreur













Budapest, ce sont encore des lieux de cultes d’une richesse et d’une beauté étourdissantes : des églises, catholiques et serbes, des temples orthodoxes, et la plus grande synagogue d’Europe, parmi les plus belles au monde.


La basilique Szentistván (St-Etienne)
Ci-dessus, le dôme - A droite, les grandes orgues

Grande Synagogue

Notre-Dame des Neiges de Chrisztinaváros


Eglise Mattias
Notre-Dame des Neiges de Chrisztinaváros
Notre-dame de l'Assomption de Budavár

Budapest, c’est également l’ancien ghetto juif où l'on trouvera quelques lieux dédiés à la mémoire de la Shoah, parmi lesquels le très (et justement) controversé Mémorial de l'Occupation Allemande.

Mémorial de l'Occupation Allemande
et face à lui, les témoignages
de la contestation
et de la vraie mémoire
Dans la cour de la Grande Synagogue
Le Saule Pleureur
dont chaque feuille porte le nom
d'une victime de la déportation!

Chaussures en bronze sur le quai
Mémoire des juifs fusillés et jetés dans le Danube


C'est également dans les rues de l'ancien ghetto que sont concentrés les lieux de sorties, restaurants, bars, cafés, ainsi que les kerts, ces places culturelles plus ou moins alternatives ou officielles, parmi lesquels mon préféré, Zsimpla, dans la célèbre rue Kazinczi.



Le lutin au Szimpla, et ces bières hongroises servies en demi-litre. Bues évidemment à ta santé!

Budapest, ce sont bien évidemment les incontournables sources d’eau chaude. Pas moins de 118 sources, connues depuis l’antiquité, ont permis le développement de nombreux thermes, dont les prestigieux bains de l'hôtel Gellert, d'une beauté stupéfiante dans un style Art Nouveau flamboyant, et les thermes Szechenyi. Ces deux-là sont à ne louper sous aucun prétexte. Mais il y en a encore des dizaines d'autres qui valent certainement le détour!

Les bains Szechenyi
Budapest, ce sont des transports en communs qui rivalisent de charmes et de diversité – entre les trams, bus, trolleybus et métros, tous d’époques diverses – et qui se sont montrés d’une efficacité épatante en termes de fréquence et de ponctualité! Et ce métro, le plus petit du monde et deuxième plus ancien après celui de Londres, quel charme désuet!






Et enfin, Budapest, c’est aussi le cimetière juif d’une soufflante beauté, hors du temps, d’une poésie absolue. Des hectares d’une forêt de pierres et d’arbres. L’émotion était au rendez-vous lors d’une rencontre inattendue venue ajouter de la magie à l’ambiance du lieu.








Szentendre et son quartier historique

Si tu te rends à Budapest pour un bref séjour, je te recommande le détour par Szentendre (Saint André).

A une quarantaine de minutes en train de banlieue de Budapest, c’est un village coloré aux venelles piétonnes surplombant le Danube, avec presque autant d’églises que de maisons.





J’y ai cependant vécu ma grande déception de ce voyage : Le Routard m’avait pourtant dit "Vas-y pour le coup d’œil, véritable salon d’antiquités, des instruments de musique partout, etc." Autant demander à une truite de résister à la mouche qui s’agite au bout de l’hameçon!

Alors effectivement, pour les yeux, c’était épatant : des armures médiévales, des casques de l’époque impériale, des outils divers et variés et… plein, plein d’instruments de musique, aux murs, suspendus au plafond, partout, le genre d'endroit que j'adore! Mais la surprise s’arrête là : tant pour la bouche que pour les oreilles, entre une cuisine plus qu'ordinaire - et chère! - et une musique d’ascenseurs d’avant les années ’80, je suis ressorti avec le sentiment de m’être fait eu…



Voilà pour ce qui est de ce premier carnet de voyage, place maintenant à l’essentiel.

Parce qu’évidemment, passionné par les instruments traditionnels du monde et particulièrement attiré par les cultures instrumentales et musicales d’Europe centrale, j’avais une petite idée derrière la tête en programmant ce séjour. J’avais repéré cette adresse sur le net juste après avoir réservé l'avion, et bien avant de penser à l'hôtel. J'ai donc décidé de m’y rendre physiquement plutôt que de bénéficier de son webshop, histoire de joindre l’agréable… à l’agréable.
Et bien m’en a pris!
Tárogató sur la place des Héros

Car la boutique A.Folk est une caverne d’Ali Baba comme je les aime, emplie de trésors fabuleux à ne plus savoir où donner du regard. L’accueil était à la hauteur de mes espérances : j’ai pu bénéficier de nombreuses explications sur les flûtes de la région, ainsi que des conseils avisés.
Malgré les restrictions de bagages imposées par une compagnie aérienne bien connue et qui m’empêchaient d’acquérir chaque flûte qui m’a été présentée, je ne suis pas revenu les mains vides.



Les deux flûtes que j'ai ramenées sont un "deux en une" en quelque sorte : La tête commune comportant l’embouchure et le sifflet, et deux corps interchangeables offrant deux flûtes fort différentes :


La caval (à ne pas confondre avec le kaval, tu te souviens?) est une flûte pastorale que l’on trouve de la Roumanie à la Tchéquie. Il s’agit d’une flûte à bec, ou plus justement « à lumière » ou « à bocal », son embouchure n’étant pas taillée en forme de bec. Le sifflet se trouve sur la face ventrale de la flûte, proche de l’embouchure. Cette configuration permet non seulement de l’abriter du vent, et d’éviter ainsi les perturbations du son, mais permet surtout au flûtiste d’adopter une technique de jeu saisissante : Il peut, de sa lèvre inférieure, partiellement obstruer le sifflet afin d’obtenir un son rauque et fort, enrichi en harmonie et en souffle, permettant de donner de la puissance aux notes graves. La flûte est percée de cinq à six trous selon la région. La mienne est percée de cinq trous et offre un jeu modal qui varie d’une région à l’autre : mode dorien ou phrygien, je peux passer une partie de vie à essayer de comprendre ce que ça signifie…

F210 - Caval - Hongrie - Bois, laiton - 565mm





La tilinkó est une flûte harmonique à bocal, d’origine moldave – à ne pas confondre avec la tilinka qui est une flûte harmonique oblique. Le sifflet est disposé de la même façon que sur la caval, permettant la même technique de jeu, mais point de trous sur le corps de la flûte : on obtient deux octaves en jouant sur les variations de la puissance du souffle et l’obstruction rapide et partielle de l’extrémité du tuyau.

F212 - Tinlinkó - Hongrie - Bois, laiton - 565mm




Je te recommande de cliquer à volonté sur les différents liens, sur les noms des instruments, ainsi que sur les photos.

Je t'invite également, mais tu n'en feras qu'à ta tête, à jeter un œil sur le diaporama de ce voyage, dans lequel chaque photo est géo-référencée.

A la prochaine, pas avant, mais toujours avec plaisir.