dimanche 9 novembre 2008

Finis, les mouchoirs!

Voilà! Après cette séquence émotion, revenons aux choses plus sérieuses.

Salut à toi, cher lecteur.
Parmi toi, il s'en trouve qui vient de l'académie de musique que je fréquente - parce que oui: j'ai de bonnes fréquentations, moi, autant le savoir! Peut-être même toi, avec qui j'avions parlé nay ou ney (c'est un instrument, pas une langue...) et à qui j'ai promis un sujet sur cette flûte-reine de la tradition arabe.

Magique, cette flûte! Elle sidère par son apparente simplicité: un tuyau de roseau, sept trous de jeu, pas de bec, pas de sifflet, rien, à peine un biseau autour de l'une des extrémités, et encore, pas toujours. Il s'agit pourtant à coup sûr des flûtes les plus difficiles que je connaisse. Pour tout te dire, ce sont les seules dont je n'arrive pas à jouer... C'est tout juste si j'arrive à te sortir un son honnête et à le tenir! Elle est fabriquée en sept accords différents, le musicien doit donc posséder ces sept flûtes pour pouvoir aborder l'ensemble du répertoire classique (je ne possède que les trois représentées ci-dessus). D'origine perse, cette flûte oblique est présente, depuis l'Iran, à travers le monde arabe, jusque dans le bassin méditerranéen, de l'Égypte au Maroc; Elle a également donné naissance au Nèy turc (la flûte sacrée des Derviches tourneurs) et au kaval (Bulgarie, Albanie, ...). Sur tous les ney, c'est la position de la bouche posée en biais contre l'extrémité du tuyau qui forme le sifflet et qui produira un son à la fois cristallin et puissant. En Iran, l'embouchure est une pièce en bois dur ou en métal, rapportée à l'instrument. Elle est tenue soit de la façon décrite ci-dessus, soit coincée entre les dents à l'intérieur de la bouche; elle produit alors un son rauque et violent. L'intervalle des notes produites par l'ouverture successive des trous de jeu est d'un demi-ton. Le ney est utilisée en musique dite "savante", en musique classique arabe, contrairement à son pendant populaire qu'est la ghasba (roseau). Cette dernière est rarement d'aussi bonne facture, taillée dans du roseau de moins bonne qualité; elle ne possède que les six trous de jeu sur le dessus du tuyau, pas le trou dessous pour le pouce. A noter que le nom ghasba semble également désigner d'autres flûtes populaire faite en roseau, comme les petites flûtes à bec jouées par les enfants.

Techniques de jeu:
(Crédit photos: Le Roseau et la Musique - C.-J. Chaudoreille, Edisud, La Callade, 1988 (ISNB:2-85744-355-2) - Catalogue de l'exposition homonyme accueillie au château San Salvadour à Hyères, Var)





2 commentaires:

Anonyme a dit…

Et ben là je suis bluffé par le site ...Bravo!
Mais bon où est la flûte à six stroumphes?
Dis, pour répondre à tes questions sur le blog donne moi ton adresse email (car, vu qu'il est seulement 9h ET qu'aujourd'hui est un jour férié je n'ose pas réveiller avec une sonnerie de téléphone l'ours des bois qui sommeille en toi ...on n'est jamais assez prudent, hein!)

W. Van de Velde a dit…

Bah je suis debout... Réveillé, c'est pas sûr, mais debout. Bon, d'accord: là je suis assis... mais je ne suis plus couché, quoi...
Comment, c'est pas clair?