mercredi 19 novembre 2008

Flemme, ce soir...

Salut à toi, ami lecteur!
Certains d'entre toi viennent ici pour y lire de l'info, d'autres pour y voir des photos. Ce deuxième public m'arrange ce soir: j'ai plutôt la flemme pour me lancer dans une longue rédaction, ce sera donc des photos.
J'en profiterai également pour te faire connaitre ma bibliothèque de référence. Elle est assez maigre, je dois bien le dire, et je ne sais s'il existe plus d'ouvrages sur les instruments de musique en général et sur les instruments ethniques en particulier. Si toi, ou toi, ou encore toi, là-bas au fond, 'fin bref, si quelqu'un connait d'autres références, n'hésite pas à me les faire connaitre.





F104 - Dvojaka - Slovaquie - 30cm
Double flûte à lumière monobloc; un tuyau percé de 6 trous de jeu, un tuyau bourdon.

Dans une autre région de Slovaquie on trouve un type de dvojaka fait de deux tuyaux distincts assemblés par une ligature métallique.












F21 - Flûte à bec en métal - Allemagne - 28cm














F98 - Flûte de berger - Roumanie - 28.5cm











F22 - Flûte de berger - Grèce - 38cm














F9 - Flûte à bec - Brésil - 33cm
Alors là, c'est la curiosité du jour: Il s'agit en fait d'une flûte à bec classique en plastique décorée par les enfants des bidonvilles de Rio et vendue aux touristes... N'est-elle pas totalement baroque?










Ha bah voilà! Je poste le sujet en oubliant d'y mettre la bibliographie qui me sert de base... Mais où ai-je la tête? (Ne réponds pas, c'était plus une expression qu'une vraie question)

Donc voilà les bouquins que j'ai en biblio:

Encyclopédie des Instruments de Musique - Alexandre Buchner - Gründ, 1980 - Reliure sous jaquette, 352pp.













Le Roseau et la Musique - C.-Y. Chaudoreille - Arcam/Edisud 1988 - Broché, 155pp
Catalogue de l'exposition homonyme accueillie au chateau San Salvadour à Hyères (Var)












Instruments de Musique du Monde - Lucie Rault - Éditions de La Martinière, 2000 - Reliure sous jaquette, 231pp(A droite: Réédition)











La Flûte - P.-Y. Artaud - Éd. J.C.Lattès/Salabert, 1986 - Broché, 93pp













Lutherie Sauvage - Max Vandervorst - Éditions Alternatives, 1997 - Broché, 109pp






Voilà. A bientôt.

dimanche 16 novembre 2008

Idio quoi?

Bah oui, alors d'accord, c'est vrai... C'est un peu technique, certes. Mais avec une petite approche organologique, tout s'éclairera. Tadaaaam, c'est parti!

Bon. Prenons du début. Les instruments à vent sont divisés en deux grandes familles: les BOIS et les CUIVRES. Jusqu'ici ça peut sembler facile, on se dit que c'est le matériau qui définit la famille. Mais il y a un hic: les saxophones font partie de la famille des... BOIS! Puis il existe aussi des clarinettes et des flûtes traversières en argent, voire en or. Du coup, je t'entends déjà t'écrier tous en chœur "OUI MAIS ALORS QUOI, A LA FIN?" Et là, je te réponds "Holà! Sur un autre ton, d'abord!" Parce que souviens-toi, j'ai mauvais caractère...

Bon! Bien sûr le matériau d'abord, les cuivres d'un côté, les bois de l'autre. Mais ensuite, et surtout, c'est le mode de production du son qui sera déterminant dans la classification:

- Chez les cuivres, le son est produit par la vibration des lèvres à l'intérieur d'une embouchure en "entonnoir". Les lèvres jouent le rôle d'anches.

Embouchure de trompe de chasse

Les instruments de la famille des cuivres... ne sont pas en cuivre mais en alliages de laitons. Et comme rien n'est simple, on trouve dans la famille des "cuivres" des instruments en bois! Le serpent et le cornet à bouquins, instruments de l'époque baroques, sont de bons exemples d'instruments en bois classés dans les cuivres en raison de leur embouchure. Tiens, un petit détail concernant le cornet à bouquin : si cornet vient de la forme de corne de vache ou de chèvre de l’instrument, le terme "à bouquin" vient de l'italien bocca (bouche), qui désigne l'embouchure; celle-ci était faite en corne ou en bois et était un pièce rapportée au corps de l'instrument. Le cornet dit "muet" désigne un instrument de facture plus moderne dont l'embouchure est taillée dans le corps-même du cornet.

Serpent
(Source : https://www.musicologie.org/sites/s/serpent.html)
Cornets à bouquins (en haut, cornet "muet")
(Source : 
http://musebaroque.fr/cornet-a-bouquin/)

 



Et les saxophones, pourtant en métal de couleur cuivre, sont de la famille... des bois! Tu les retrouveras dans la partie consacrée aux clarinettes (anches simples).


 - Chez les flûtes, c'est le sifflet qui produit le son: Que ce sifflet soit taillé dans le bois ou formé par la position de la bouche contre le tuyau, c'est (alors c'est technique, mais je vais t'aider avec un schéma, aussi) c'est donc "la fissure de l'air projeté contre un biseau, et sa rencontre avec la colonne d'air à l'intérieur du tuyau, qui crée une turbulence qui formera le son".
Donc, pour essayer d'être clair: on souffle vers un biseau; l'air se divise, une partie vers l'extérieur, une partie vers l'intérieur; cette dernière partie rencontre le volume d'air contenu dans le tuyau de la flûte; ça crée une turbulence, une vibration de l'air, qui produit le son. Sur le schéma ci-dessous, tu as en A la flûte traversière où le souffle se brise sur le bord de l'embouchure; en B la flûte à bec, où le souffle se brise sur le biseau du sifflet; en C la flûte de Pan où le souffle se brise sur le bord opposé du tuyau. Ce dernier mode produit également le son des flûtes obliques et à encoche.

Photo: La Flûte - P-Y Artaud - Ed. J.C.Lattès Jalabert - 1986

Donc tu l'as déjà compris: au sein de la famille des flûtes, tu auras une classification qui prendra en compte la position de la flûte sur la bouche: traversière, droite, oblique, de Pan; dans le groupe des flûtes droites, une classification se fera encore en fonction du type d'embouchure que l'on aura: à bec (ou à lumière), à bandeau, à encoche.


- Chez les clarinettes, le son est produit par la vibration d'une lamelle de roseau, que l'on appelle l'anche; il s'agit donc d'une anche simple. Et c'est ici que je réutilise ce mot barbare, "idioglotte"! Car il existe deux types d'anches:

a) les anches idioglottes, donc, sont parties prenantes de l'instrument, la lamelle étant taillée dans le roseau ou le bambou de l'embouchure. C'est le cas des clarinettes ethniques, c'est également le cas des chalumeaux et bourdons de nombreuses cornemuses, et c'est encore le cas des tuyaux des orgues à bouche. Sur cette vidéo, tu peux assister à la fabrication d'un orgue à bouche Khène (ou Khan) du Laos et de Thaïlande. (Erratum du 5-2-2015 : Errare lutinum est : les anches des orgues à bouches sont hétéroglottes, taillées dans une lamelle de laiton incrustée dans le bambou. Article à venir)



C5 - Mandoura - Jordanie - Roseau - 34cm









C8 - Mezoued - Tunisie - Roseau, bois, corne - 25cm
A noter: la double clarinette mezoued est le double chalumeau de la cornemuse tunisienne mezud (photo prochainement dans un article sur les cornemuses)









b) les anches hétéroglottes sont une lamelle de roseau apportée sur le bec en ébène ou en matière plastique des clarinettes classiques et des saxophones. La ligature se fait par un cerclage métallique dans le cas des instruments actuels; sur les clarinettes anciennes, l'anche était ligaturée par du fil. Le roseau le plus réputé pour la confection des anches est le roseau provenant du Var.


- Chez les hautbois, le son est produit par deux anches vibrant l'une contre l'autre; il s'agit donc d'instruments à anches doubles.





H2 - Ghaïta - Maroc - 43cm




vendredi 14 novembre 2008

Post scriptum

Sache, cher lecteur, que j'ai modifié mes sujets et qu'à partir de dorénavant-tout-de-suite, sous certains noms d'instruments de musique se cache un lien actif. N'hésite pas à pousser la porte pour voir et entendre ces instruments en (presque) vrai!

Je ne pense pas nécessaire de préciser que les photos que je publie ici sont celles des instruments de ma collection personnelle à moi. Pour toute photo scannée ou puisée sur la toile, je fais mention de la source de l'emprunt.

N'oublie pas de cliquer sur les photos pour les voir en plus grand.

Voilà. A bientôt dans pas longtemps.

jeudi 13 novembre 2008

Un amour de jeunesse...


Bonsoir cher lecteur. Il se peut que mon prof de clarinette soit parmi toi en ce moment. C'est donc le moment de te parler de cet instrument.

J'avais quel âge? Je devais être en 2è, en 3è année d'école primaire? (c'est CM1 ou CM2 en Français d'outre-Quiévrain, je pense). Mon instit était malade. Il a été remplacé, évidemment! (Tu penses: des vacances supplémentaires, ça aurait été trop beau!) Finalement, je n'ai pas eu à m'en plaindre car le remplaçant a eu l'idée de venir en classe avec sa clarinette et de nous jouer un extrait de l'ouverture du concerto de clarinette de Mozart... Cet instrument, sa beauté, sa complexité et surtout, surtout... ce son! Tu l'auras deviné, ce fut le coup de foudre! Quelques années plus tard, j'entrais à l'académie de musique, inscrit en clarinette. Ce fut bref: l'aventure n'était pas trop compatible avec une scolarité déjà peu brillante... Il y a environ 4 ans, je me suis vu offrir une clarinette par un ami (merci Alfred), avec la charge de la faire restaurer, ce que je fis plus vite que de me jeter dans son apprentissage puisque c'est finalement en septembre de cette année-ci que j'ai franchi le pas. Voilà, c'est elle, à droite... c'est ma clarinette à moi...

Mais les clarinettes n'ont pas toujours été pourvues de ce mécanisme complexe élaboré entre 1831 et 1847. En effet, au début il y eu ça:
Mandoura - Grèce - L = 22cm
Ce type de clarinette idioglotte se rencontre sous d'autres formes autour de la méditerranée, dans tout le monde arabo-musulman ainsi qu'en Asie, j'en présenterai d'autres à l'occasion d'un prochain article.

La clarinette fait son apparition dans l'orchestre baroque dans la première moitié du XVIIIe siècle et ne possède que deux clefs. Très vite, différents facteurs apporteront des modifications dans le nombre de clefs et dans leurs systèmes, avec un succès relatif; beaucoup tomberont dans l'oubli, d'autres marqueront de leur nom l'histoire organologique de l'instrument. Parmi les noms les plus célèbres, il y a Johann Christoph Denner à qui l'on attribue l'invention de la clarinette, les Cuvilier père et fils (qui ont également marqué l'évolution du hautbois), Adolphe Sax évidemment, H.L.Schaffner, jusqu'à Theobald Boehm qui aura le mot de la fin en inventant le système de clefs utilisé sur les clarinettes, hautbois et flûtes traversières actuels et qui portera son nom.

Ci-contre une clarinette XVIIIe ou XIXe (à confirmer par expertise) que j'ai achetée en mai chez un antiquaire du quartier du Sablon, à Bruxelles. Magnifique instrument en buis et ébène, elle reste à être restaurée et c'est le grand défi qui m'est imposé que de trouver LA personne à même de m'offrir un travail de qualité qui ne ruinera pas cet instrument. Ceci ressemble à un appel à l'aide? C'EST un appel à l'aide! Le corps de l'instrument est en parfait état mais le bois a besoin d'être nourri; les ressorts sont tous cuits; les tampons des clefs sont tous absents; la cheminée de la clé de pouce est à replacer dans le corps de l'instrument.

















Document intéressant: le système de clefs inventé par Schaffner. La clarinette est en ébène et est percée de 20 trous de jeu recouverts par des clefs à plateau rectangulaires. Ce système ne connu pas le succès du système Boehm en raison de sa délicatesse. (Photo: Le Roseau et la Musique)









Sources:
- Encyclopédie des Instruments de Musique - Alexander Buchner - Gründ 1980
- Le Roseau et la Musique - C.-J. Chaudoreille, Edisud, La Callade, 1988 (ISNB:2-85744-355-2) - Catalogue de l'exposition homonyme accueillie au château San Salvadour à Hyères, Var

dimanche 9 novembre 2008

Finis, les mouchoirs!

Voilà! Après cette séquence émotion, revenons aux choses plus sérieuses.

Salut à toi, cher lecteur.
Parmi toi, il s'en trouve qui vient de l'académie de musique que je fréquente - parce que oui: j'ai de bonnes fréquentations, moi, autant le savoir! Peut-être même toi, avec qui j'avions parlé nay ou ney (c'est un instrument, pas une langue...) et à qui j'ai promis un sujet sur cette flûte-reine de la tradition arabe.

Magique, cette flûte! Elle sidère par son apparente simplicité: un tuyau de roseau, sept trous de jeu, pas de bec, pas de sifflet, rien, à peine un biseau autour de l'une des extrémités, et encore, pas toujours. Il s'agit pourtant à coup sûr des flûtes les plus difficiles que je connaisse. Pour tout te dire, ce sont les seules dont je n'arrive pas à jouer... C'est tout juste si j'arrive à te sortir un son honnête et à le tenir! Elle est fabriquée en sept accords différents, le musicien doit donc posséder ces sept flûtes pour pouvoir aborder l'ensemble du répertoire classique (je ne possède que les trois représentées ci-dessus). D'origine perse, cette flûte oblique est présente, depuis l'Iran, à travers le monde arabe, jusque dans le bassin méditerranéen, de l'Égypte au Maroc; Elle a également donné naissance au Nèy turc (la flûte sacrée des Derviches tourneurs) et au kaval (Bulgarie, Albanie, ...). Sur tous les ney, c'est la position de la bouche posée en biais contre l'extrémité du tuyau qui forme le sifflet et qui produira un son à la fois cristallin et puissant. En Iran, l'embouchure est une pièce en bois dur ou en métal, rapportée à l'instrument. Elle est tenue soit de la façon décrite ci-dessus, soit coincée entre les dents à l'intérieur de la bouche; elle produit alors un son rauque et violent. L'intervalle des notes produites par l'ouverture successive des trous de jeu est d'un demi-ton. Le ney est utilisée en musique dite "savante", en musique classique arabe, contrairement à son pendant populaire qu'est la ghasba (roseau). Cette dernière est rarement d'aussi bonne facture, taillée dans du roseau de moins bonne qualité; elle ne possède que les six trous de jeu sur le dessus du tuyau, pas le trou dessous pour le pouce. A noter que le nom ghasba semble également désigner d'autres flûtes populaire faite en roseau, comme les petites flûtes à bec jouées par les enfants.

Techniques de jeu:
(Crédit photos: Le Roseau et la Musique - C.-J. Chaudoreille, Edisud, La Callade, 1988 (ISNB:2-85744-355-2) - Catalogue de l'exposition homonyme accueillie au château San Salvadour à Hyères, Var)





samedi 8 novembre 2008

Ma maman à moi que j'ai.

Il est temps, cher lecteur, d'aller plus loin dans ma présentation, histoire que tu saches à qui tu as affaire: Je suis un gros ours au fort mauvais caractère! Voilà qui est dit.

Mais sous cette enveloppe quelque peu rustaude, il y a un cœur. Et ce cœur a une maman, si-si. Je lui dois beaucoup en général, mais je lui dois aussi ma passion pour les instruments de musique: c'est elle qui m'apprit les bases de la flûte à bec lorsque j'avais huit ans, et c'est par elle que ma collection a débuté lorsque, pour mes anniversaires, elle m'offrit ma première flûte soprano, puis ma première alto, puis ma première ténor. C'est elle qui me fit parvenir de Colombie, par un de ses collègues, mes premières flûtes ethniques qui furent la base de tout ceci. Ce sont ses amis, ensuite, et les membres de la famille, qui pensèrent à moi lors de leurs vacances à travers le monde... Comme tout le monde ne sait pas forcément que tous les instruments à vent ne sont pas des flûtes, je me suis vite retrouvé, avec bonheur, en possession de clarinettes, d'orgues à bouche et de hautbois. C'est ainsi que ma collection de flûtes devint collection d'instruments de musique. Voiiilà.

vendredi 7 novembre 2008

Promesse tenue!

Salut lecteur déjà fidèle! Te voilà toujours plus nombreux, toujours plus impatient. Comme promis, voici une première photo et même, pour récompenser ton attente, une petite séquence vidéo (... si ça fonctionne...)

L'instrument présenté ici n'a rien d'exceptionnel: Il ne s'agit ni plus ni moins que d'une flûte à bec classique basse, de marque Moeck, doigté allemand, érable. Son son, quant à lui, est amplement remarquable, remarquablement ample. J'aime les sons graves et ténébreux.

Maintenant vient le moment crucial où il te faudra affronter l'image et le son... Parce que si la flûte est remarquable, peut-on en dire autant du flûtiste? Rien n'est moins certain...
Ce court extrait vidéo a été pris par une amie lors d'un concert du groupe Krupnik qui a eu la générosité débordante de m'inviter à me joindre à eux pour deux morceaux. Krupnik présente un répertoire klezmer-yiddish, mon répertoire de prédilection pour le jeu des flûtes alto, ténor et basse...
Pour la petite histoire, Krupnik est le nom d'un potage de poulet et d'orge perlé d'Europe de l'Est (Pologne). En cliquant sur le lien, tu découvriras une sympathique recette, histoire de ne rien avoir perdu en visitant mon blog.

Mais voici donc l'image et le son!



ÇA FONCTIONNE!

jeudi 6 novembre 2008

Présentation, bonjour!

Ami lecteur, toi qui es venu si nombreux jeter un oeil sur ce blog, je fais appel à ta patience car il se trouve être en construction toute récente.
Je te proposerai très prochainement, et petit à petit, tout petit à petit, de découvrir mon petit musée à moi, mon micro-musée des instruments de musique. Cela se fera en photos dans un premier temps, puis j'espère assez vite en images et en sons. Je dis "j'espère" tant je suis une tanche en informatique et en utilisation d'internet et que je découvre, et que donc le "assez vite" sera relatif et fonction de mes improbables mais nombreux progrès.
Voilà, voilà, je crois que j'ai fait le tour...
A bientôt donc.
Genre demain?